Le premier tour des élections présidentielles françaises va se dérouler très bientôt.
Durant des heures, les assesseurs et personnels de mairie dévoués à la bonne tenue du processus de vote vont se relayer en milieu clos.
A l’heure où le taux d’incidence du SARS-CoV-2 est très élevé et continue de croître, le passage continu de citoyennes et citoyens dans ces bureaux va exposer les assesseurs et personnels à un risque accru de contamination, à un moment où l’on estime qu’environ 2% de la population pourraient être contagieux le 10 avril. Or, la transmission du coronavirus (Sars-CoV-2) à l‘origine du COVID-19 est principalement aéroportée, c’est-à-dire que l’on s’infecte en respirant le virus contenu dans des micro-gouttelettes (l’aérosol) expirées par le nez et la bouche, par les personnes infectées, avec symptômes ou non. Ces particules chargées de virus peuvent d’ailleurs rester en suspension durant plusieurs heures, dans l’air des pièces fermées, pas ou peu ventilées.
Pour réduire ce risque, deux outils sont particulièrement adaptés pour se protéger des contaminations croisées : le masque et le renouvellement de l’air.
Depuis peu, le port du masque n’est plus obligatoire en lieux clos, et les consignes relatives au bon renouvellement de l’air sont encore hélas insuffisamment diffusées et trop peu connues.
Dans cette situation, notre Collectif souhaite alerter et informer sur ce qui pourrait réduire les risques de contaminations des uns et des autres, assesseurs, personnels et votant·e·s ; et sécuriser ce geste citoyen et démocratique :
1. Le port du masque par les membres des bureaux de vote, de préférence FFP2, filtrant aussi bien l’air expiré que l’air inspiré, permettrait leur protection de façon efficace.
2. Le port du masque par les votant·e·s dès l’entrée du bureau, permettrait une diminution des contaminations dans le cadre d’une démarche citoyenne de protection de toutes et tous.
3. Le renouvellement permanent de l’air des bureaux permettrait de limiter le risque de contamination ; en l’absence de système mécanique de renouvellement, l’ouverture permanente de portes et/ou fenêtres le permettrait.
4. La mesure du taux de CO2 par des capteurs permettrait d’indiquer un risque de contamination en cas d’aération insuffisante, notamment à partir d’un taux de CO2 supérieur à 800 ppm.
De telles mesures sont simples et très peu coûteuses. Elles pourraient protéger l’ensemble des acteurs et actrices de ce rendez-vous essentiel qu’est le vote.Il est possible de le décider avant le 10 avril. Il nous semble nécessaire de protéger en particulier les personnes qui vont passer de longues heures dans ces espaces clos. Après l’élection, il sera temps de considérer le renouvellement de l’air intérieur comme un enjeu de santé publique. D’autres pays l’ont décidé, tels les États-Unis qui ont déjà engagé un vaste plan d’amélioration de la qualité de l’air intérieur, comme outil de lutte contre la propagation des maladies aéroportées : “Let’s Clear the Air on COVID” (débarrassons l’air du COVID). C’est sans doute là une source d’inspiration.
En attendant, protégeons-nous les uns les autres.